Le Projet Evazine                                                                 

   accueil

"L’inspiration créative est limitée, délimitée par la résistance de la matière à l’esprit.
Heureusement, il y a les accidents de la matière, il y a ce qui échappe à l’artiste.
Alors son art consiste à accepter l’accident et à le sublimer.
C’est dans une forme d’abandon que l’artiste s’approprie son œuvre ; l’accepte comme sienne…
L’absurde utilisé dans l’art ou la création littéraire réveille le sens du mystère du monde
et de l’enchantement simple, et invite à la réflexion ou au seul émerveillement.
Dans l’écriture comme dans la peinture il y a une sorte de mise en danger,
un sentiment de perte qui permet de mieux se retrouver….rendre visible l’invisible que l’on a en soi."
Isabelle Le Gouic  (in à la limite et en l’état )
"… la poésie c'est pas ce que tu crois, il ne s'agit pas de mots mais de l'état d'esprit où te plongent les mots, 
comme ces formules magiques qui ne possèdent aucun sens par elles-mêmes, et écoute ça, 
le chaman par sa parole n'invoque pas le grand temps des origines, c'est sa parole même qui est le grand temps des origines, 
tu vois c'est ça la poésie, quand cette formule singulière devient ta propre origine, 
voilà, pas d'autre patrie véritable que ces mots-là, ... 
Gérard Larnac ( in le voyageur français )  
 
La poésie est une peinture invisible
La peinture est un poème visible
Guo, XIème siècle

 

Evazine est une aventure collective qui s'est  développée lentement au fil de "rencontres improbables" de poètes et d'artistes de bonne volonté sur les voies mystérieuses et browniennes d'Internet.

Après une phase d'adaptation en hébergement sur le site ami www.zen-evasion.com , le nombre de collaborateurs cooptés a paru suffisant et l'actualisation par chacun assez régulière pour qu'un site propre soit créé. Le nom de ce site, Evazine, a été bien sûr choisi en commun.

Voici ce que certains pensent de cette aventure :

jlmi            "Un simple lieu commun, très commun, où art et poésie se conjuguent afin que veille soit éveil, liberté accessible au ‘’commun’’ hors des fosses communes de la consommation passive imposée par la machine à broyer qui nous aspire chaque jour un peu plus…
Trait commun aussi, car trait sans aucun doute par la spontanéité qu’il requière dans son extraction du Rien, qu’il soit lettre-parcelle de mot ou qu’il soit signe-empreinte de forme, c’est tout comme…
…tout comme outil à démonter les silences complices des grégaires taiseux formatés compulsifs du système d’ennui qui nous nuit."

cg               "… Poétiser (c'est) nettoyer les regards de la poussière du conformisme ambiant, goûter des saveurs nouvelles… la poésie ce n’est pas seulement aligner des vers, compter leurs doigts de pieds... La poésie ne se limite pas au poème. La poésie est subversive. Elle est façon de voir, d’entendre, de respirer… large ! La poésie est au cœur, ce cœur qui continue de battre malgré tout. La poésie se moque d’être séduisante, car elle sait que l’être sensible – sensé ? – la remarquera toujours..."

aj              " le site polyactif charbons ardents"

dd             "L’écriture et la vie, et ce qu’on en fait, ce que son désir en fait… contre la mort. Je me sens souvent comme une Sisyphe qui aurait choisi de rouler ses mots jusqu’en haut du rocher, en sachant qu’ils retomberont, en sachant que rien ne sera jamais heureusement réglé ;  qui aurait choisi de lutter, de s’acharner avec/par les mots afin de ne pas se laisser emporter par la vague de fond, de lutter contre l’impossible… tout en reconnaissant que l’entreprise de vivre, d’aimer, de souffrir, de penser, d’imaginer… est fatalement vouée à l’éphémère. Fatalement vouée à la disparition, au vide. "

ilg               "J'ai envie de tisser sur la toile des mots, des dessins, des lignes, des traits, des portraits. Envie de déposer des fragments, des extraits. Envie de créer du lien, envie des clics qui font déclics.
Le lien existe dans ma propre dialectique qui s'exprime entre ce que je crée et moi, dans un subtil je(u) de miroir. A cela, j'ai envie d'ajouter la dialectique qui naît entre le lecteur et les extraits que je lui propose : J'écris, je lis, je relis, je lie et  je relie, il lit, il lie, il relit et il relie. J'ai envie de créer le lien, pas celui qui entrave mais celui qui libère. Créer un trait d'union, au fil des mots, un fil poétique, un fil ténu, un fil tenu qui continue au-delà de la toile, un fil harmonique, un fil en tropisme, un fil de moi qui me profile, un fil d'émoi qui se faufile, un fil qui noue, un fil de nous, avec Evazine en métier à tisser, cela va de soi(e)."
 
gj             Pourquoi écrire, et pourquoi de la poésie, et pourquoi publier, et pourquoi sur le Net, déjà si labyrinthique ? Est-ce bien nécessaire dans un monde qui parle beaucoup (trop), qui écrit beaucoup (trop), qui publie beaucoup (trop) ?
Non, ce ne sont pas les vraies questions, je recommence :
Ecrire, oui, écrire de la poésie, oui, car c’est tout simplement l’un des plus sûrs chemins vers l’essentiel. Publier, oui, et aussi publier sur le Net, une des dernières terres d’accueil des libertés d’expression et de création.
Indispensable, vital, n’ayons pas peur des mots, dans un monde qui parle finalement si peu, qui écrit si peu, et qui publie tant, avec une désolante préférence pour le best-seller à couverture glacée, à péremption rapide et placé en tête de gondole.
Qu’il est bon de vivre hors des bavardages formatés, des autoroutes du divertissement et des bretelles de raccordement à l’abrutissement, de la consommation décérébrée, des amuseurs bankables (argh, pitié…), du vide et du rien si envahissants…
Evazine n’a rien à gagner, si ce n’est des visiteurs curieux et heureux -on l’espère-, et rien à vendre. Pour tout dire, ça me convient bien.
De la vidéo, du son, des arts plastiques en plus, pour démultiplier les espaces de rencontres et les sources d’inspirations.
Ecrire. Qu’est-ce, sinon inlassablement chercher la note juste ?  
Evazine, et sa joyeuse polyphonie, avec ses voix, ses visages, ses parcours, ses quatorze aventurier(e)s et son capitaine au long cours….Lignes croisées…
Et à propos d’aventure, faisons un rêve : si, dans cette vaste oasis numérique, l’un ou l’autre des mots, déposés sur l’une ou l’autre des pages par l’un ou l’autre desdits aventuriers, venaient à toucher pour de vrai l’un ou l’autre des visiteurs ? Sait-on jamais ? Ah oui, contente d’être montée à bord."
 
nr            " Pour une poésie proche de la peau, étreinte à l’extrême.
Vers ce qui est le plus fertile, à l’état de vivant, à recevoir nos éblouissements. Sous les querelles des vents, se donner le droit de penser ou de croire que la poésie est « leçon de lumière » pour et contre toutes nos apories et contre ce qui fait dilemme.
Mottes d’herbes les mots, la page blanche est air pur.
Ecrire parce que plus que jamais solidaire de l’instant."
 
bt               La poésie ? "De rêves en cauchemars plein les soutes d'un paquebot de papier qui file droit vers la prochaine bouche d'égout
 
jmc            "Ecrit vingt... ou peau & té-moin (que rien) - c'est déjà é-norme, hors norme. Comme disait Devos : si moins que rien il y a, ça signifie que rien c'est déjà quelque chose, non ? Or, donc, entre lecteurs zet scripteurs, passons-nous le témoin, entre riens. Cessons de n'être que simples (d'esprit) spectateurs, majorité [c'est pas rien !] - mais "silencieuse". "
 
jct            "Celui qui écrit comme celui qui peint, passe par le trait. Le trait encré, coloré, brisé, convulsif, épais ou large, fin ou hésitant.  L'alphabet n'est jamais qu'un ensemble de signes organisés, nommés, qui en forment  d’autres plus expansifs appelés mots, phrases, chapitres,  poèmes, nouvelles ou romans. Ensemble ils donnent du sens, offrent une perspective à l'existence des hommes et chacun par le regard qu'il pose sur eux se définit . Locuteur et interlocuteur il avance, grandit avec ces signes ces traits organisés, se détermine à son propre regard et dans celui de l'autre.
Ce trait, le peintre nous le donne à voir lui aussi. De façon vive, il nous en imprègne. Le projetant dans l‘espace de sa toile, il nous invite à trouver sens à notre regard, à ce qui le constitue, l'édifie, l'écrit dans le corps même de l'image, et dans l’espace, le mouvement de notre propre corps ."
 
pm          "Ben voilà, j’ai encore du mal à me faire à l’idée (juste) que la majorité des auteurs sont d’incorrigibles individualistes égoïstes, pour qui le fait de communiquer renvoie immédiatement à de vulgaires considérations mercantiles alors que leurs bouquins, euh, ils les vendent bien comme les autres avec leurs paquets de chips, non ?…
Ainsi, l’idée de Jean-Louis de collaborer régulièrement à ce qui allait devenir Evazine m’a donc paru intéressante, en tout cas plus sympathique qu’à l’ordinaire, car plus ouverte sur le commun des mortels.
Partant de là, j’ai cherché à écrire de courts poèmes pour ne pas encombrer la toile qui commence à s’alourdir. Le hasard m’a ensuite fait lire un article sur l’invitation qui avait été faite en son temps à Ernest Hemingway d’écrire une nouvelle en six mots. J’ai tout de même voulu produire plus ( !) en écrivant quelques miettes avec un mot obligatoire par vers.
La difficulté demeure de faire un choix de six suffisamment aléatoire mais pas trop non plus. La dernière série de ces poèmes continue par exemple à camper dans l’actualité de la victoire d’Obama..."

 

  accueil