Visions d'ailleurs...
Poèmes d’Alger
à Thenia
Ses mains tremblent
Elle a dans le regard le bleu de la mer
peut-être
elle ne sait plus .
L’écume lui remonte au cœur
avec la nuit
Les cris de la nuit
sont ceux de ses enfants
qui tremblent comme ses mains ;
un grand silence au-delà du bruit
des maisons qui craquent se plient
s’endorment dans la rue.
Elle a les mains qui tremblent quand
elle cherche un prénom
gravé sous la poussière.
Il les regarde
leurs visages portent le vent chaud.
Les arbres craquent,
il les appelle par leurs prénoms
du haut de ses six ans.
Hier il courait plein de cris et de
jeux.
Ses yeux ronds ne sont que silence
d’Alger à Thenia.
Il ne dit rien.
Ses mains parlent avec méthode
et grand silence,
tous à l’entour lui ressemblent
et il se reconnaît dans leurs regards
;
voit leurs vies sous la poussière.
Il fait nuit dans les jardins publics.
Il se dit qu’il n’y peut rien
dans le silence du monde et le bruit
fou de Boumerdès
illustrations jlmi
Poème paru dans le
numéro spécial de la Revue ‘’12X2 Poésie contemporaine des Deux
Rives’’ publié en solidarité aux victimes du tremblement de terre de
Boumerdès, revue animée par le poète algérien Abderrahmane Djelfaoui