Ferruccio Brugnaro

 

 

Vers / Prose / Bio / Biblio

 

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Vers

 

 

Nulle main, nul regard 

 

ill jlmi

 

 
Nulle main, nul regard
camarades, nul souvenir.
Il n'y a que le silence
        rayé par le poison
        qui sort des cheminées. 
Il n'y a que des visages 
dilatés par l'attente, l'inquiétude. 
Mais comment se peut-il que personne ne s'aperçoive de notre existence, ne pense 
         jamais à nous ? 
Que personne ne veuille nous regarder 
        nous entendre dans notre réalité intérieure ? 
Nous ne réussirons jamais à le croire. 
        Nous ne pourrons jamais 
nous convaincre que nous sommes complètement seuls
 
in Ils veulent nous enterrer !     Editinter 2008  trad Béatrice Gaudy
 
mis en ligne mai 2012

 

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Le travail nocturne
 
Le travail nocturne
est commencé depuis peu
         Je fais
la navette entre les machines
qui me sont assignées
je regarde les murs
les lumières incertaines
du plafond
mais je ne réussi pas
à me rendre compte de quoi que ce soit.
Je frémis
comme une feuille de nylon sous la pluie.
Je me sens
à présent rejeté comme un déchet
 
 
 
 
ill. jlmi
 
 
 
 
 
Le cœur de tous
 
Le réfectoire est plein de jeunes gens à présent.
Il est environ trois heures du matin.
Chacun ouvre son sac, taciturne.
L’âme brûle avec peine, se garde
de ce qui l’entoure, pâle dans l’essoufflement
de la terre poursuivie par le vent.
Le cœur de nous tous
à présent n’est plus qu’un.
Une est la peine, la violence.
Une la vision angoissante qui nous immobilise
et nous abandonne sur le bord
de toute généreuse résistance, de tout mirage.

In « Ils veulent nous enterrer » / Editinter / trad Béatrice Gaudy

 

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Les Murs d'Orgosolo

Durant les années 70, Ferruccio diffusait sa poésie sous forme de tracts à la sortie des usines 
et, bien avant la naissance du street art, avec des amis peintres, sur les murs des villes
en particulier à Orgosolo, en Sardaigne...
 
 

le choix d'un photo-montage des textes a été fait afin de conserver l'aspect ''dactylographié'' du tapuscrit original    trad Béatrice Gaudy

 

 

 

le choix d'un photo-montage des textes a été fait afin de conserver l'aspect ''dactylographié'' du tapuscrit original     trad Béatrice Gaudy

 

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Portrait partiel de Maria

traduction Jean-Luc Lamouille

 

le choix d'un photo-montage des textes a été fait afin de conserver l'aspect ''dactylographié'' du tapuscrit original

 

I

 

II

 

III

 

IV

 

V

 

    mise en ligne juillet 2011

 

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fac similé du tapuscrit & montage photo jlmi 

mise en ligne juin 2011

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Prose 

 

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Bio succincte
Ferruccio Brugnaro est né en 1936 à Mestre. Il vit aujourd'hui à Spinea en Vénétie.
Poète autodidacte à l'engagement social fort, il a gagné sa vie en travaillant comme ouvrier dès le début des années cinquante.
Pendant de nombreuses années il a fait parti du comité d'entreprise de Montefibre Montedison et pendant plusieurs décennies il a été l'un des initiateurs des luttes du mouvement ouvrier. 
En 1965, il commence à distribuer dans les quartiers, les écoles, les travailleurs en lutte, ses premiers polycopiés de poésie, récits & réflexions. Il est l'un des premiers en Italie à distribuer de la poésie sous forme de tracts. 
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Biblio légère

Une partie des écrits de Ferruccio, d'abord polycopiés et diffusés comme des tracts, a été recueillie par les éditions Bertani et publiée dans les volumes

- 1975        Vogliono cacciarci sotto        ed Bertani        

- 1976        Dobbiamo volere           ed Bertani          

- 1978        Il silenzio non regge         ed Bertani        

Durant la même période, certaines de ses poésies ont été mises en musique et interprétées par Gualtiero Bertelli

- 1980        Abiti Lavoro, cahiers d'écriture ouvrière, créés avec un collectif de travailleurs

- 1984        Poesie        ed Cooperativa Punti di Mutamento

- 1993        Le stelle chiare di queste notti        ed Campanotto

- 1994        ''Vicecersa'' une revue barcelonaise publie un choix de ses poèmes avec traduction espagnole de Carlos Vitale

- 1997        ''Pembroke Magazine'' une revue américaine de l'université de Caroline du Nord fait paraître onze de ses textes traduction anglaise de Kevin Bongiorni et Reinhold Grimm

- 1998        Fist of Sun,  anthologie traduction Jack Hirschman        ed Curbstone

- 2002        Le printemps mûrit lentement, anthologie traduction Jean-Luc Lamouille Editinter

                    Ritratto di Donna        ed Campanotto

- 2004         No puedo callarte estos dias, recueil bilingue traduction espagnole Teresa Albasini Legaz 

- 2005        Portrait of woman, traduction Jack Hirschman, illustration Agneta falk  ed Berkeley

 
Sur les murs d'Orgosolo, il est encore possible de lire certains de ses poèmes écrits dans les années soixante-dix.
En 1990 sont affichées sur les murs de Venise et de Mestre plus de 500 poèmes dont un des siens contre la guerre. Ce texte manifeste est apposé dans des espaces publics de Rome début 1991. 

 

Il est publié dans de nombreuses revues. Il est présent dans de nombreuses anthologies : Il pubblico della poesia, Poesie e realtà, Scritto e industria, Centanni di litteratura, Poeti del dissenso, l'Altro Novecento...
 
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